Ma voiture me manque !
Je crois bien que je ne vous ai jamais partagé mon amour pour ma voiture, ma Panda. Elle est mon alliée, ma meilleure amie, ma liberté. Le confinement, et notre manque de complicité quotidienne, a vite eu raison d’elle ( pour les plus cartésiens : sa batterie est HS)… et de moi aussi. Si elle savait combien, elle aussi, elle me manque…
Chanter à pleins poumons
Oui, c’est très honnêtement la première chose qui me manque le plus avec ma Panda. Avant, j’adorais m’égosiller sur mes chansons préférées avec elle. Le défouloir par excellence. Elle ne me juge jamais et ça reste toujours en nous.
Enfin presque, car je suppose que j’ai été prise en flagrant délit de nombreuses fois par des inconnus, aux feux rouges par exemple. Je dois avoir de sacrés mimiques quand j’y pense. Mais ma voix calamiteuse, elle, reste entre ma voiture et moi.
Avec le confinement, ça me manque beaucoup. J’ai fait de ma salle de bain un lieu timide de substitution pour chantonner. Parce que je sais que le bruit de l’eau sous la douche atténue un peu le son (au moins pour moi), et surtout, pendant ce temps mon homme est en pleine partie de jeu vidéo, le casque sur les oreilles (Si tu passes par là, laisses moi en tout cas l’espoir que c’est bien le cas pour garder un semblant de dignité, merci). Bref, je n’ose pas y aller à pleins poumons comme je le ferais avec ma belle Panda.
Libérer mon côté sauvage
Oh ne faites pas semblant hein ! Qui ne devient pas un vrai animal en voiture quand il s’agit d’insulter tous ceux qui conduisent comme des pieds ? Bon ok, des fois c’est loin d’être justifié. Et d’autres fois, c’est moi qui peut être un vrai danger ambulant (chacun ses jours hein). Mais je ne peux avoir ce côté primaire qu’avec ma Panda. Parce que ça reste entre nous, encore une fois. Et surtout, elle ne doit pas en penser moins que moi sur la route. On se comprend. (Qu’est ce que c’est déculpabilisant d’humaniser sa voiture dis-donc, pfiou !)
Ainsi, je peux ressortir de ses entrailles ( euh… expressions très malaisante mais rien ne me vient d’autre, désolé pour l’image) toute sage, comme si ne rien n’était. Mon côté sauvage est assouvi.
Comment ça je me plains aussi après coup de mes aventures routières ? Qui a dit ça ? Non mais !
Me retrouver
J’ai véritablement pris conscience de cet aspect pendant le confinement à vrai dire. Parce que factuellement, du temps avec moi même , j’en ai beaucoup ( beaucoup) eu ces derniers temps. Mais tout de même, ce n’est pas pareil.
De la maison, je reste engluée dans mes pensées qui adorent m’accompagner. Et non, je ne fais pas de méditation pour pallier à ça. Donc des fois ça peut vite finir en mode brouillard épais.
Avec Panda, c’est différent, je vis davantage l’instant présent. (Oh, ça pourrait faire un slogan ). Déjà parce qu’il vaut mieux rester focus sur ce qui se passe devant soi – n’est ce pas – mais aussi parce qu’être en mouvement rend toutes ses réflexions moins statiques ( merci Camille, on n’aurait pas deviné), moins oppressantes. Les pensées viennent et partent au même rythme que le voyage. J’ai mon moment pour me mettre en condition le matin, mon “debrief intérieur” de la journée le soir, ou simplement la possibilité de mettre mon cerveau en pause : ces transitions avec ma douce alliée me manquent sacrément.
Non non, je vous arrête de suite : les bouchons eux ne me manquent pas. Mais je suis prête à les réaffronter de temps en temps quand même malgré tout.
…Hum je sens que dans quelques mois je vais regretter ce que je viens d’écrire.
Les batteries à plat.
Finalement, c’est qu’elle doit en supporter beaucoup ma petite Panda entre mes hurlements en guise de chanson, mes insultes à foison et mon silence pesant quand je m’évade. Sans oublier la conduite de route à assurer.
En fait, je l’ai épuisée. C’est surement pour cela que, quand elle a su qu’elle pouvait enfin lâcher prise, elle s’est endormie profondément. Dès la première semaine de confinement, elle a montré des signes de fatigue. Ce temps de pause est arrivée à point pour elle.
Mais rassures toi ma Panda d’amour. La semaine prochaine, direction le docteur-garagiste. On va te changer la batterie, la courroie de distribution et faire la révision que je t’ai promise il y a longtemps, trop longtemps.
Et après, tu seras en pleine forme, rechargée ! (Et moi ruinée). Et on pourra de nouveau partager nos précieux moments de complicité.
Je t’aime ma Panda.