Mon immersion en officine

Saviez-vous qu’en pharmacie, on devient un pro du tétris, un génie du jonglage alphabétique tout en pratiquant du sport intensif au quotidien ? Non ? Vous ne connaissiez pas ces caractéristiques insoupçonnées du métier ? Chat alors ! Dans ce cas mes chaparpillains, je vous raconte ça !

Euh bon déjà, qu’est-ce que tu fous en officine, toi, chargée de communication ?

Six ans d’études, un petit raté dans mon entrée dans le monde professionnel, des c******* de patr… euh quelques expériences professionnelles foireuses, et un burn-out plus tard …

– « Et plus d’un an d’absence sur ton blog plus tard surtout, oui ! Echpèce de lâcheuse !
– Oui bon, ça va, j’ai eu une (grande) panne d’inspiration

… je me suis dit qu’il était peut-être temps de revenir à mon premier amour : la pharmacie. En pleine réflexion sur une sacrée reconversion professionnelle, j’ai donc réalisé une petite immersion en officine. (Bon, officiellement, il s’agit de la deuxième, ma première étant en 3^ème puisqu’à l’époque je voulais déjà devenir pharmacienne. Ca compte, non ?). Peut-être qu’un jour je ferai un article plus « profond » sur le sujet, mais ici, place à la légèreté et la bonne humeur !

Bref, c’était une semaine de pur bonheur et d’épanouissement, vraiment, … suite à laquelle j’ai envie de vous partager quelques petites anecdotes. Ma façon à moi de garder une petite trace de cette belle expérience. Qu’importe les décisions je prendrai à termes.

–  » Chuspens !
– Suspens pour moi-même encore d’ailleurs …
– Au Checours !
– Comme tu dis … »

L’alphabet se révise à tout âge ! N’est-ce pas ? Rassurez-moi…

Chaque matin et début d’après-midi, la pharmacie reçoit des stocks de médicaments et de produits pharmaceutiques de la part de ses fournisseurs. Après les avoir scannés et vérifié la conformité entre ceux reçus et commandés : place au rangement ! Où ça ? Dans les fameuses colonnes à trè(èèèèès)s long tiroirs, que l’on peut parfois apercevoir depuis le comptoir.

Triés par ordre alphabétique. Du genre un tiroir qui irait de ACI à ALG, le suivant de ALG à BOM, etc. (c’est juste un exemple hein). Autant vous dire que lorsque l’on débute, comme moi par exemple, c’est parti pour une sacrée révision de l’alphabet.  A croire que l’on a loupé une étape dans son cursus scolaire … ou perdu pas mal de neurones en gagnant de l’âge. C’est pourtant un basique n’est-ce pas ? Et bien je vous jure que sur le début, j’ai dû me refaire l’alphabet de tête des centaines de fois pour ouvrir les bons tiroirs.

Heureusement, je tiens à le préciser pour ma dignité (on ne sait jamais), une fois familiarisée avec les noms des médicaments et l’organisation des tiroirs, je suis devenue de plus en plus rapide et efficace. (Non mais !)

Une vraie pro du Tétris

Hum, il y a aussi une autre anecdote de mon immersion que j’ai bien envie de vous partager : les pharmacien(ne)s et les préparateurs (trices) en pharmacie sont de véritables experts du Tétris ! Je vous explique.

Une fois que le bon tiroir a été trouvé : le challenge n’est pas fini, surtout lorsque de grosses quantités sont réceptionnées. Prochain challenge : exceller au jeu de Tetris pour optimiser au maximum les rangements et ne pas disperser les stocks. Encore une histoire d’expérience (et d’équilibre aussi quand on est sur la pointe des pieds pour accéder aux tiroirs trè(èèè)s en hauteur – mais cela j’en parlerai plus tard)

Ranger les médicaments à plat ? Debouts ? Sur le côté ? Superposés ? les trois en même temps ?  Ça va que les packagings sont rectangulaires, vous imaginez le bordel sinon.

Une « épreuve » qui ne s’arrête d’ailleurs pas à ça : réorganiser le compartiment en question, oui, mais les boîtes les moins récentes doivent impérativement être mise en avant pour des questions de dates de péremption. En bref, de quoi devenir une vraie pro de l’organisation (de la réorganisation même) D’ailleurs, c’est des moments où on se ferait bien greffer un ou deux bras supplémentaires. Ça m’aurait éviter de faire tomber pas mal de boîtes en voulant tout reranger. Moi ? Une boulette ?

Bref, j’avoue que je ne pensais pas que je me retrouverais émerveillée de l’«ingéniosité tétricienne » de mes collègues. Respect ! Si si.

Il y en aurait d’autres anecdotes à raconter sur cette étape de rangement. Comme déduire où ranger le médicament selon qu’il s’agisse d’un générique, d’un princeps (sa marque), d’un produit à plusieurs principes actifs (et donc plusieurs « noms »), son dosage qui correspond au tiroir antérieur ou postérieur à celui ouvert etc. Et aussi tout simplement bien reconnaitre la catégorie du produit (comprimé, pommades, usages externes, collyres, injections, sachets etc…). Et quand on n’a pas encore été formé, il faut cerner les subtilités. Pas de place à l’ennui !

Et pour ceux qui se poseraient la question : OUI j’ai bel et bien rêvé de ces rangements après mes journées de travail ^^

Je me suis enfin mise au Step !

Faux. Mais clairement, si je me lance un jour dans le métier de préparatrice en pharmacie, plus besoin de me chercher un sport. Le métier lui-même EST un sport. Et j’adore. Ça c’est de la rentabilité !

Souvenez-vous, je vous parlais précédemment des tiroirs en hauteurs. Avec un tabouret, c’est quand même mieux pour avoir la visibilité suffisante pour (ré)organiser les compartiments, n’est-ce pas ?. Alors, hop, on monte sur le tabouret pour un type de médicament, on redescend pour en ranger un autre, on s’accroupit pour le prochain qui se range en bas du meuble, et rebelote, etc.

ATTENTION MESSAGE DE PRÉVENTION QUI PEUT SAUVER DES VIES: Rester vigilant à l’ouverture des tiroirs réalisés par d’autres collègues. Une faute d’inattention peut faire mal… très mal

Le travail des bras n’est pas en reste, pas de jaloux avec les caisses, cartons et colis livrés à transporter, déplacer, ranger, recycler. Dans l’officine où j’étais, en travaux (ça va devenir vraiment beau !), cela nécessitait pas mal d’allers et retours dans la cave provisoire. Et hop, des pentes en pleine manutention, et hop des escaliers. Rien de tel pour un bon renforcement musculaire ! Miam !

Aussi, si je deviens préparatrice en pharmacie, je m’offrirai aussi un podomètre ! Vu le nombre de pas faits dans la journée, j’ai moyen d’avoir des scores particulièrement satisfaisants !

La contrepartie de cette semaine en plein mouvement et debout toute la journée : un état de grâce absolu en rentrant à la maison « Vite vite, il faut que je mette mes pieds en l’air, mes pieds en l’aiiiiiiir pour les soulageer, pousseeeezzzz-vouuuuus!!!». Sans oublier une grande vénération du canapé moelleux.

La mise en rayon: stratégie ninja pour se rapprocher des clients

Au cours de ce stage en officine, j’ai aussi pu observer le service au comptoir et le relationnel avec les patients. Bon cette observation, je l’ai souvent faite de loin car lorsque je me postais auprès de mes tuteurs, les gens me regardaient, selon moi, avec insistance en mode « Chouette, ça va pouvoir être à mon tour de passer ! … Non ? Mais qu’est-ce qu’elle glande celle-là alors qu’elle pourrait me servir ! »

N’étant pas diplômée, pas le droit de servir, logique. Mais qu’est-ce que j’en mourrais d’envie ! Si j’ai eu la chance de préparer pleins d’ordonnances pour la maison de retraite partenaire, j’avais sacrément envie d’être au contact direct des clients, pour les aider, les écouter et les conseiller. Bon, sans connaissance techniques et médicales sur le domaine, non seulement je ne serais pas allée bien loin, mais surtout, vous vous doutez bien que ce n’est pas très recommandé.

Quelle ne fut donc pas ma joie (oui ma JOIE) quand, en pleine mise en rayon, j’ai pu aider une cliente à trouver son Physiodose. Ben quoi, tout petit plaisir est bon à prendre non ?

Bon pour l’anecdote, à vouloir être trop rentable dans mes remplissages de stocks et de rayons, j’ai aussi réussi à m’afficher devant toute la patientèle. Ben quoi ? Les cartons, c’est léger, et j’avais plein de cartons vides à ramener à la caveuhhhh. Je les ai empilés à ne presque plus voir devant moi. Et sur mon passage, en lançant un bienveillant « attention à ce que je ne fonce sur personne !!!!)  j’ai … embarqué tout l’étalage de Cétrizine avec moi. Oupsy.

– « Chétriquoi ?
– Cétrizine, un antihistaminique pour les allergies
– Au moins, tu auras pu un peu chétaler ton chapprentissage sur les médocs en racontant cette boulette »

Le moment des remerciements

Oui, je sais, j’ai dit que cet article laisserait uniquement place à la légèreté. Mais, je ne peux pas clôturer cet écrit sans remercier, du plus profond de mon cœur, l’équipe de la Pharmacie du Ravelin, à Caraman, qui m’a accueillie.

Un énorme merci à Aline, Claude, et Karine pour toute leur bienveillance, le temps qu’il m’ont consacré pour m’expliquer le métier et répondre à mes questions. Et surtout, je leur suis immensément reconnaissante de m’avoir accordé leur confiance pour contribuer à leurs activités. Évoluer durant ces quelques jours dans un tel environnement, chaleureux et cocooning, m’a redonné un peu de confiance pour continuer d’avancer… afin de reprendre pied et trouver la voix qui me correspond.  Merci !!!

Et merci à vous, mes chers chaparpillains, qui malgré mes longues absences sur mon blog, continuez de me lire.

Et j’espère à très bientôt !