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Plaidoyer des jeunes diplômés en recherche d’emploi

jeunes diplômés-chaparpillev3-01Après de nombreuses années d’études, diplôme en poche ! Et même une belle mention pour faire briller encore plus ce précieux bout de papier. Cha’ y est, l’heure est enfin venue ! Cher monde actif, nous arrivons nous, les jeunes diplômés, plus motivés que jamais à cette nouvelle vie ! Il faut dire qu’on en rêvait de cette vie d’indépendance où notre imaginaire a eu le temps de cogiter de beaux et grands projets de vie ! … Enfin tout chela, c’était AVANT d’expérimenter la fameuse recherche d’emploi.
Aujourd’hui, je vous préviens chers chaparpillains, cha’ ch’défoule !

Le début de la fin : job qui peut !

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A peine le diplôme obtenu que nous nous sentons déjà dans l’urgence de se lancer immédiatement dans la recherche d’emploi. Vous ne trouvez pas cela fou ? Des années d’études à se battre pour obtenir son diplôme – sans quoi on nous a bien rappelé depuis notre plus tendre enfance que l’on ne ferait rien de notre vie – sans prendre le temps de savourer cette belle réussite ? Quand je dis savourer, je fais référence à se détendre vraiment, profiter d’une période rien que pour soi, en paix, serein – faire une véritable coupure en somme – et tout cela sans penser à la recherche d’emploi et sans culpabiliser de ne pas y plancher déjà. Et bien non.

Je ne sais pas si cet état d’esprit est dû à un lavage de cerveau, à la résonance dans nos têtes d’infos alarmistes sur la hausse du chômage et la crise économique,  ou je ne sais quoi autre. Pourtant, les faits sont là : à peine la recherche d’emploi débute-t-elle qu’une espèce de compte à rebours se déclenche en nous. Voilà, l’état d’urgence est déjà déclaré : «  les offres d’emploi, c’est maintenant ou plus jamais de ma vie ».  C’est le coup à faire un burn-out avant même de commencer tant notre cocotte-minute intérieure s’excite (métaphore particulièrement bizarre, je le conçois, mais je suis certaine que vous me suivez toujours).

Déjà qu’il est difficile de se positionner entre le valeureux statut de « jeune diplômé » et celui – bien dégradant et tant redouté-  de « chômeur »… (Allez, parlons plutôt de chercheurs d’emploi vu qu’on se démène pour trouver un job). Bref, vous vous doutez bien qu’un tel état d’esprit est oh-chombien angoissant. Et pas que.
Cette course à la montre (purement illusoire au passage), nous pousse également à postuler à tout va en oubliant de prendre le temps de se poser des questions essentielles à cause de ce fichu raisonnement qui nous aliène d’un haut et fort « Oh la la ! Ce poste n’est pas top, mais vu les temps qui courent je ne peux pas me permettre de faire la difficile. Il faut absolument que je postule, je n’aurai pas cette opportunité une autre fois. Vite, viiiiiiiite ! »

Et notre projet professionnel alors ? Qu’importe qu’il soit précis ou pas d’ailleurs. Qu’est ce qui est plus important que nos ambitions professionnelles ? C’est elles qui nous donneront envie de nous lever chaque jour pour affronter nos journées. C’est elles qui nous pousseront à donner du meilleur de soi. C’est elles qui contribuent à nous forger une vie et un quotidien dans lesquels on se sent de mieux en mieux. Il ne s’agit pas d’être difficile ou capricieux ; il s’agit de se respecter autant que possible.  Et donc de s’investir dans les bonnes choses, dans les bonnes candidatures.

L’hypocrisie de l’embauche : de l’offre d’emploi à la réalité du contrat

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Vous voyez une offre d’emploi sur le web: titre du poste qui correspond à votre positionnement et à votre niveau « chargée de communication », missions qui correspondent à vos compétences et de nouveau à votre niveau (5 ans d’études) et salaire soit non déterminé (le plus fréquent, histoire de nous appâter) soit idéalement « fourchété » soit entre 27 k€ et 30 k€.  Alors bien sûr, Chat-devantttt, on postule ! Et puis, entretien(s).
Et puis, l’embauche, le contrat sous les yeux le cœur qui va exploser de joie et puis … les yeux qui s’exorbitent, le cœur qui se loupe sur une de ses pulsations à cause d’une énorme erreur sur le contrat. « Blablablabla assistante de communication blablablabla une rémunération annuelle de 22K€ brut ».
Heureusement qu’on a pris le temps de lire pour faire rectifier ces fautes, des têtes en l’air ces gentils employeurs qu’on adore trop parce qu’ils nous embauchent.  Oh, quelle belle innocence et naïveté d’un tout jeune et tout frais diplômé ! Il ne s’agit pas du tout d’une erreur pour l’employeur, bien au contraire « Non, c’est bien normal, vu que vous êtes jeune diplômé » ou  encore «  si si, c’est bien un poste de chargée de communication, sur le contrat c’est écrit assistante de communication car on a des barèmes stricts en fonction des salaires ».

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Vous avez envie d’hurler en lisant ça ? Moi aussi. D’ailleurs, au fur à mesure que j’écris tout cela je tape de plus en plus fort sur mon clavier.

«
C’est possible de faire du vaudou avec les touches de clavier pour se défouler?
Ch’est pas bien Camille, Chalme-toi !
»

Chomble du chomble, une de mes amies a même eu le droit à une excuse assez incroyable «  On avait l’intention de publier une deuxième offre d’emploi pour ce poste, avec ce salaire inférieur que l’on vous propose ». Je crois que c’est d’ailleurs depuis que j’ai appris cela que je me suis décidée à faire cet article. D’ailleurs, je crois bien que je manque encore de distance : vous ne trouvez pas ?

«
– et là, je peux le faire mon vaudou du clavier ?
– euh oui, chaccord
»

Je trouve cette malhonnêteté aberrante. Cette attitude de la part des employeurs se traduit d’un magnifique « Tu as déjà une chance inouïe que je t’embauche alors que tu n’es qu’un jeune diplômé, alors c’est tout à fait normal que j’adapte le salaire à ton cas ». Et le pire dans tout ça, c’est qu’en tant que jeune diplômé on finit par y croire par dépit. Avec la baisse d’estime de soi qui va avec alors qu’on a 5 ans d’études derrière nous. (Chat chuffit !!) En tout cas, c’est ainsi que ça se passe dans le secteur de la communication. Car il est vrai que dans le secteur de l’informatique il y a nettement plus d’estime. Et cette inégalité prouve d’autant plus la manipulation, voire l’escroquerie (non je ne m’emballe pas … pas trop… si ?) de nombreux employeurs.

Est-che que l’on aborde la possibilité de négociation ? Oh oh oh. Mais tu oses négocier ? T’es grillé mon petit jeune diplômé ! « Comment cha’ ? Tu sors tout chaud de tes études, et tu oses chercher à négocier ton salaire ? Non mais tu sais, il y en a plein qui voudraient être à ta place, alors va voir ailleurs petit ». Vous trouvez ça exagéré ? Pour ma part, lorsque j’ai  essayé une fois de voir si à terme le salaire pouvait évoluer j’ai eu droit à un radical « Non mais laissez tomber si vous faites déjà des histoires ça ne va pas le faire. On ne vous veut plus »

Evidemment, ce « portrait » de la recherche d’emploi est bien chombre, et peut vous sembler totalement exagéré. Mais, sous le prisme des émotions, toutes ces réalités ont sincèrement un fort impact sur nous, les jeunes diplômés. Surtout lorsque nous sommes ainsi pris par surprise par toutes ces entourloupes. Oh je vous vois venir de là : «  Ch’est la vie ma petite. C’est ça le monde du travail. C’est fini le monde des bisounours ».

«
– Chors pas tes griffes, Camille ! Explique chalmement ! Qu’est-ce que tu ressens en ce moment ?
-Charrément une psychanalyse ? Tu ne vas pas un petit peu loin, là ?
»

Ce que j’ai envie de répondre à une telle remarque, au nom de tous les jeunes diplômés, c’est qu’il aurait tout simplement fallu nous prévenir et nous sensibiliser plus ardument à cette réalité. 5 ans de cours pour développer ses compétences, pour  entendre dire que la recherche d’emploi sera surement difficile. Mais l’apprentissage de l’entrée dans la vie active, clefs et outils psychologiques y compris, est bien négligé tout compte fait. Une fois confrontée à tout cela, je ne trouve pas cette réalité du monde actif plus juste et moins malhonnête pour autant. Mais les émotions associées à ces épreuves auraient peut-être pu être plus… disons modérées dès le début.

Le paradoxe des projections

Quitte à m’attarder sur nos chascenseurs émotionnels de jeunes diplômés, il y a une chose que j’aimerais beaucoup vous partager ici : le charadoxe des projections.
Parce qu’avant d’être dépités dans notre grande quête d’emploi, nous sommes quand même assez résistants, nous les jeunes diplômés ! Quand on candidate on y met certes tous nos neurones, notre temps, et des litres de transpiration ; mais aussi on mobilise tous nos espoirs et nos rêveries (nos rêves tout court aussi d’ailleurs). Bref, dévoués et pleins d’espoir que nous sommes, on y laisse toute notre positive attitude et positivisme !

«
– Si tu chantes du Lorie et que tu, ne serait-che, murmure la publicité de Carrefour « J’optimisme », je te transforme en charpie »
– la positiiiiiive attiiiitu…
– Pschhhhhhhhhht [ oui, ceci est le bruit d’un chat qui pschite et s’hérisse pour montrer son mécontentement]
»

Avec cette grande révélation, imaginez un peu ce que cela donne lorsque l’on chultiplie les candidatures ! De quoi devenir zinzin ! Mais surtout, et malheureusement, mettre autant de soi dans chacun des postes où l’on postule, ça peut aussi créer beaucoup de déception. On tient bon, on tient bon mais à force de se projeter ainsi si fort à droite et à gauche, on finit par ne plus savoir où l’on en est, ne plus savoir où l’on veut aller, et désespérer de ne pas savoir ce que l’on va finir par devenir. C’est ce que j’appelle le paradoxe des projections. On y met tout plein d’énergie positive et cela finit pour nous perdre dans notre quête de vie « adulte », dans notre quête de job.

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Alors pour vous chers jeunes diplômés, je finis cette article sur des notes beaucoup plus sérieuses, en espérant vous donner un peu de baume au cœur.
Lors de ma recherche d’emploi, qui a duré d’août 2015 à décembre dernier, j’ai consacré tout mon temps à la recherche d’emploi telle une acharnée, il faut bien l’avouer.  Cela est grandement responsable du burn-out que j’ai fait une fois embauchée pour de bon.
Alors à vous jeunes diplômés qui êtes en recherche active d’emploi. Oui, donnez du meilleur de vous-mêmes mais surtout prenez soin de vous pour ne pas vous perdre en cours de route. En parallèle de vos recherches, accordez-vous autant de temps que nécessaire pour vous faire plaisir et pour vous ressourcer. Valorisez-vous dans les activités que vous aimez (DIY, écriture, sports, cuisines etc.).
Existez au-delà de votre recherche d’emploi !

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Et aussi, faites-vous confiance dans vos choix et vos ressentis, car qu’importe ce qui semble bon de faire, seul votre avis à vous compte pour mener votre vie. Se respecter n’est pas être capricieux.
A chéditer !

4 commentaires

  • Elisabeth Molines

    Merci Camille pour cet article plein de bon sens et de vérités ! Beaucoup d’énergie dépensée pour beaucoup de déception et de désillusion ! Mais il ne faut pas oublier qu’on travaille pour vivre et qu’on ne vit pas pour travailler ! Notre existence se résume à bien plus qu’un poste !
    Alors oui, on a besoin d’argent mais il faut savoir profiter des choses simples : sa famille, la santé, un bon salon de thé ou des fous rires entre côpiiiines et caresser des chatons !!! 😀 C’est le plus important.
    Comme tu le dis si bien, il faut relativiser car des opportunités, il y en aura toujours. Et heureusement que nous sommes bien entourées car ce sont nos proches qui sont là pour nous dans les moments difficiles et qui nous aident dans nos décisions 🙂

  • Julie Spanjers

    Merci Camille pour cet article. Ça me donne du courage dans mes recherches ! Je vais penser à faire des pauses de temps à autres aussi 🙂

  • Julien Villepinte

    Au pire de me faire jeter des pierres, je suis entièrement d’accord avec toi sur la plupart des choses écrites tout au long de ton article. Mais Camille, je trouve que tu as malheureusement (trop ?) manqué de recul sur certaines choses, notamment sur ton expérience dans ton domaine (la communication), je trouve que t’es un peu emportée (à juste titre connaissant un peu la situation) et le seul moyen de se faire respecter dans le monde du travail, c’est encore de faire ses preuves. Les employeurs te donnent le minimum, et avec ce minimum tu dois en faire un maximum 🙂

    Sinon je suis TRES amplement (tout ce que tu voudras comme objectif) pour dire qu’il faut avant tout penser à soi et son bien être, quitte à faire une pause, partir en voyage ou simplement se couper quelques semaines des ondes négatives et relatives à la recherche d’emploi, ou l’emploi en lui même (car parfois c’est possible que ça se passe mal…)

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